La méthode Pilates… authentique, classique, véritable ?
Connaissez-vous le Pilates ? Cette méthode, reconnue pour ses bienfaits, jouit d’une notoriété et d’une efficacité ces dernières années.
D’une manière globale, le Pilates permet de renforcer les muscles profonds, notamment ceux de la sangle abdominale et du dos, visant à prévenir et réduire les maux de dos. Mais aussi améliorer la posture et le travail avec la respiration (diaphragme).
Force est de constater que d’un instructeur à l’autre, les séances de Pilates peuvent être complètement différentes… Par conséquent on finit toujours par se poser la question : « qu’est-ce que le vrai Pilates ? ».
Quelques éclairages historiques peuvent nous donner quelques repères.
Lorsque Joseph Pilates enseignait, il était extrêmement exigent. Avant de pouvoir rejoindre les séances collectives, les élèves devaient s’investir individuellement : passer du temps avec lui, et beaucoup pratiquer seuls, « à la maison », des exercices spécifiques qu’il prescrivait pour combler leurs lacunes. C’est à cette condition qu’ils pouvaient espérer rejoindre ensuite les séances collectives. Seul le maître pouvait en donner l’autorisation. Et cela pouvait prendre beaucoup de temps !
Ensuite, les personnes autorisées à pratiquer dans l’Open space s’exerçaient selon leur programme respectif sur les différents appareils et tapis, et Joseph Pilates et sa femme Clara ajustaient leurs postures, les guidaient, affinaient leur prescription et faisaient travailler leurs élèves.
Peu de personnes savent ce que Joseph Pilates faisait exactement dans ces séances individuelles dans sa pièce isolée, et il n’a pas consigné cela par écrit. Il a en revanche décrit les exercices de Matwork (tapis de sol) dans Your health, publié en 1934.
Tous ceux et celles qui l’ont côtoyé soulignent son talent exceptionnel pour regarder les corps, identifier les points faibles, et trouver les exercices adéquats. Son approche relevait bien plus de la physiothérapie ou de la kinésithérapie que de la gymnastique d’entretien.
Dans son 2ème livre Return t live through Contrology (1945), J. Pilates vante les bienfaits de sa méthode et condamne les pratiques médicales et paramédicales incomplètes. Il tire l’alarme sur les dangers de la vie moderne. Il dénonce le bruit, le mauvais air, le stress de la vie urbaine. Il glorifie la pratique de sa technique, en souligne les bienfaits, mais il ne livre pas ses secrets.
Les héritiers de la première génération
Dans son studio New Yorkais, J. Pilates a des élèves : ce sont les disciples de la première génération : Eve Gentry, Carola Trier, Lolita San Miguel, Cathy Grant, Romana Kryzanowska, Ron Fletscher, Bruce King, Mary Bowen, Robert Fitzgerald.
A sa mort, ils ont rassemblés leurs connaissances basées sur leur expérience pour élaborer la méthode dite classique autour des principes défendus par le maître. Ils ont élaborés un système d’exercices, basés sur le renforcement de la colonne vertébrale et l’amélioration de sa mobilité. C’est le fameux système Pilates, avec un ordre très précis des exercices et de leurs enchaînements, sur le tapis (matwork) et sur le reformer. Notez que la possibilité d’adapter les exercices à la personne en fonction de ses spécificités reste l’héritage essentiel de la méthode authentique : si la personne ne peut pas faire l’exercice, on le modifie pour qu’elle progresse à son niveau.
Mais comme dans toute communauté humaine, les conflits ont eu raison de l’unité : les héritiers se sont déchirés, chacun revendiquant la vérité absolue ! Ils ont créé leur studio, leur courant, parfois leur école comme Lolita San Miguel, ou Romana Kryzanowska. Le sérieux et la rigueur y sont dans la logique du maître.
La méthode a continué d’évoluer
Le mouvement contemporain a repris les principes de la méthode qui garantissent sa spécificité : concentration, centrage, respiration, contrôle, fluidité et précision. Les exercices, leurs noms, leurs variations sont les mêmes, mais en intégrant une dimension essentielle : les caractéristiques des individus d’aujourd’hui !!
Aujourd’hui, la posture de 75 % des gens que nous rencontrons est plutôt en hypercyphose ! Les modifications que nous devons apporter aux exercices sont notamment liées aux problèmes de cervicales croissants chez nos concitoyens. L’utilisation prolongée des téléphones mobiles et tablettes ne va qu’accentuer cette tendance : nous devons souvent faire poser la tête au sol ou sur un petit coussin, là où le buste est en flexion dans les exercices de la méthode originale.
L’exigence très importante du maître est présente dans toutes les pédagogies des disciples de la 1ère génération : pas de fantaisie, beaucoup de sérieux. C’est à l’élève de s’investir, de s’impliquer. Ceux et celles qui aiment la discipline et la rigueur s’y retrouvent. Mais d’autres se découragent : « j’y arrive pas, on me crie dessus », « je ne comprends pas tout, et le prof s’énerve contre moi ».
Nos connaissances en matière d’apprentissage ont profondément évolué et continuent de progresser. On sait aujourd’hui que l’enseignement unilatéral, dirigiste et rigoureux ne convient plus aux personnes qui viennent en Pilates sur leur temps de loisir pour se faire du bien ! On sait aussi que la lenteur d’apprentissage des adultes doit inviter les professionnels à faire preuve d’andragogie, de patience, et d’empathie, de bienveillance et de générosité.
Certains puristes de la méthode (s’il en existe finalement !) s’interdisent l’utilisation du petit matériel, celui-ci n’existant pas au temps de Joseph Pilates. Mais le côté « zappeur » de notre société de consommation nous oblige à diversifier les séances : utiliser un gros ballon, ou un foam roller, ou des petits balles… on trouve là un excellent moyen de varier nos cours afin que les gens ne se lassent pas.
Au final, ce qui déterminera le « vrai » Pilates, sera d’abord le respect des principes. Arriver à la cohésion parfaite du corps et de l’esprit (Mind&Body) ne peut passer que par la concentration sur soi-même. Le prof doit être un guide pour que les gens y parviennent : il enseigne les exercices, sans musique et sans montrer, il modifie les exercices le cas échéant.
Ensuite, un bon indicateur sera le résultat obtenu sur les gens : au bout de 10 séances, leurs douleurs ont disparu, au bout de 30 séances, ils ont un corps neuf avec une posture remarquable ! Et surtout : ils sont fidèles et ne manqueraient en aucun cas leur cours hebdomadaire chez Active Square Pessac !
N’hésitez pas à demander à nos coachs ce qu’est le Pilates.